4 février 2023 à 19:21
Que peut-on dire de la « hausse inquiétante » des morts de cyclistes ?
- Les campagnes plus dangereuses que les villes
Cela peut être contre-intuitif, mais ce n’est pas en milieu urbain qu’un cycliste est le plus en danger. Par exemple, une seule personne a perdu la vie à vélo, à Paris, en 2022.
C’est plutôt hors agglomération que se concentre le danger, comme l’expliquait déjà l’ONISR en 2021 : « La mortalité en agglomération (+ 7 %) augmente quatre fois moins vite que (…) la pratique, hors agglomération [la hausse de la mortalité] est beaucoup plus marquée (+ 37 %). »
Les seniors en sortie de loisir sont les plus exposés. En 2022, 38 % des cyclistes tués ont plus de 55 ans et ont perdu la vie sur une route de campagne. La principale augmentation de mortalité concerne les 75 ans et plus, toujours hors agglomération, le mercredi.
Déjà, en 2014, dans son livre Le Pouvoir de la pédale. Comment le vélo transforme nos sociétés cabossées, le journaliste du Monde Olivier Razemon pointait cette surreprésentation. « Pour résumer à gros traits, illustre-t-il, le sportif du dimanche, cuissard en Lycra, maillot bariolé et casque profilé, court un risque beaucoup plus élevé que la salariée nantaise qui enfourche un Bicloo, cheveux au vent, pour se rendre au bureau. »
Parmi les différentes explications possibles, l’allure deux à trois fois plus élevée des voitures par rapport aux vélos – a fortiori dans les départements où la limite de vitesse autorisée a été relevée à 90 kilomètres/heure, seuls départements où la mortalité sur les routes a progressé en 2022. « C’est une vitesse complètement létale pour cycliste », alerte Thibault Quéré, porte-parole de la Fédération française des usagers de la bicyclette (Fubicy), qui évoque aussi les comportements à risque (alcool, stupéfiants, excès de vitesse). Autre cause : le manque d’aménagements cyclables sur les routes départementales et nationales.
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